Le cordelier, le chat et les fous

Envisager l’articulation entre l’émergence de la Réforme et la transformation des systèmes de la communication écrite est à nouveau inscrit aujourd’hui à l’agenda de la recherche en histoire. Si la puissance du phénomène de médiatisation a surpris les réformateurs eux-mêmes, ceux-ci n’ont pas tardé à en élaborer une pratique qui rende leur message plus efficace auprès du plus grand nombre. Mais le camp opposé, celui des partisans de Rome, compte aussi très tôt des spécialistes de la « publicistique », dont le plus brillant est le franciscain strasbourgeois Thomas Murner. L’article revient sur la publication de certains grands titres de Murner, au premier chef Le Grand fou luthérien (Von dem grossen Lutherischen Narren) de 1522, et analyse les deux principaux procédés utilisés par celui-ci pour appuyer son message.