L’absolue nécessité de courir le monde de Jean Guidon de Chambelle

En 2003, Dirk Van der Cruysse publiait le récit de cinq années aux Indes hollandaises d’un Français, « mercenaire de la VOC ». Malgré son identification, l’origine et le milieu social de l’auteur restaient mystérieux : Jean Guidon de Chambelle, protestant parisien, affirmait pourtant le poids de ses recommandations. Des documents, issus du minutier central des notaires de Paris ou des archives du Châtelet, ont permis de reconstituer la parentèle de Jean Guidon, sieur de Chambelle. Le vaste réseau qu’elle dessine, avec une large assise géographique dans l’arrière-pays des côtes atlantiques, fait apparaître le rôle déterminant des calvinistes parisiens dans les relations du royaume de France avec les Provinces-Unies, ainsi que leur soutien financier à la régence pendant la Fronde. La contextualisation du texte de Guidon a aussi permis de comprendre les raisons de son départ : joueur pathologique, sa famille l’éloignait pour un temps d’un environnement qui l’emprisonnait dans son addiction. La construction du texte révèle la foi calviniste du sieur de Chambelle, mise au service de son retour vers les siens.